Bricoleuses and trouble makers

Mai-Thu Perret

Cette année, je souhaiterais réfléchir à l’histoire de l’art féministe et à la création artistique à travers des visites d’expositions réelles et la lecture collective de textes fondamentaux. Je voudrais examiner comment les artistes femmes ont redéfini les relations entre art et artisanat, art et thérapie, périphérie et centre, corps et matérialité, et comment elles ont négocié leur statut subalterne depuis les débuts du modernisme.
Au premier semestre, nous visiterons les expositions de Virginia Overton au Kunstmuseum Winterthur, de Sung Tieu à la Kunsthalle Bern, d’Anni Albers au Zentrum Paul Klee, et de Lygia Clark au Kunsthaus Zurich. Au second semestre, nous ferons un voyage à Turin pour visiter l’atelier de Carol Rama ainsi que l’exposition rétrospective d’Alice Neel à la Pinacoteca Agnelli. Lorsque cela sera possible, nous rencontrerons les artistes et les écouterons présenter leur travail avec leurs propres mots.
Parallèlement, nous organiserons des séances de lecture collective à l’école, en nous penchant sur des autrices telles que Roszika Parker et Griselda Pollock, Carla Lonzi, Ursula Le Guin ou Silvia Federici, entre autres. La méthodologie de ces séances s’inspire des séminaires de lecture auxquels j’ai participé au Whitney Independent Study Program, où un essai était assigné chaque semaine aux étudiants pour une lecture à domicile suivie d’une discussion collective, ainsi que de la communauté de lecture en ligne organisée par Ariana Reines sous le nom de The Invisible College, dont l’objectif n’est pas une interprétation académique ou fidèle, mais plutôt la manière de puiser de l’énergie et des éclairages personnels et politiques dans une immersion collective dans le texte.