Le matériau pense : texte et textile

Cette année, le Think.Zone fait étymologiquement fond sur le tissage pour associer texte et textile dans une réflexion sur le potentiel théorique des matériaux. A rebours d’une conception de la matière comme passive et en attente de l’idée qui la mettrait en forme, nous estimerons que le matériau choisi pour faire œuvre pense par lui-même.

Du côté du texte, nous prêterons attention à la circulation entre mots et images, à la capacité du langage à donner dans le registre visuel. La notion d’étrangeté nous servira de fil conducteur dans l’examen du passage d’une langue à l’autre ou de la place que les études post- et dé-coloniales font à la question de la traduction.
Le versant du textile comprendra un aperçu de l’histoire de ce que l’on a commencé dans les années 1960 à dénommer le fiber art, mais l’intérêt porté à ce matériau découle avant tout de l’usage qu’en font de nombreuses pratiques actuelles. Le Think.Zone étudiera diverses questions suscitées par l’emploi du textile dans les arts visuels : la connotation féminine des travaux d’aiguille, la construction du genre, l’usage féministe de ce matériau, l’ancienne distinction entre art majeur et art mineur, le craft, le faire manuel, la portée politique de l’art textile.
Les participant.e.x.s au Think.Zone auront la possibilité de présenter leurs travaux, que ceux-ci s’effectuent dans les médiums de l’écriture, du langage, du son, du textile ou dans de tout autres matériaux.

Image: Etel Adnan, Nahar Mubarak, 1990