Electric Fields
Une proposition de: Pauline Beaudemont, Julia Burns, Chloé Delarue, Simone Holliger, Quentin Lannes et Mai-Thu Perret.
Avec: Pauline Beaudemont, Larry Bell, Julia Burns, Chloé Delarue, Amy Garofano, Simone Holliger, Donald Judd, Quentin Lannes, Benoît-Marie Moriceau, Olivier Mosset, Virginia Overton, Mai-Thu Perret, Charles Ross et Noam Toran.
Exposition à LiveInYourHead en mai/juillet 2013, salon de coiffure, brunch minimaliste, soirées de projections avec Marfa Mystery Lights de Charles de Meaux, 2008 / Marfa Girls de Larry Clark, 2012 / The Last Picture Show de Peter Bogdanovich, 1971 / True Stories de David Byrne, 1986.
Mobilier réalisé avec la collaboration d’Harold Bouvard.
En décembre 2012, nous – cinq étudiant-e-s du programme Work.Master , Julia Burns, Pauline Beaudemont, Chloé Delarue, Simone Holliger et Quentin Lannes, sous la direction de Mai-Thu Perret – sommes partis en voyage d’études dans le désert du Sud-Ouest américain, sur les traces des mouvements de l’avant-garde américaine des années 60 et 70, de l’Art Minimal, du Land Art, du Fetish Finish, en axant nos réflexions sur le rapport entre oeuvre et paysage, site et non-site, l’espace et la communauté artistique.
Toute la petite ville de Marfa, au sud du Texas, porte l’empreinte de Donald Judd, qui y emménagea au début des années 1970 en quête d’espace et de tranquillité. De 1973 à sa mort, Judd ne cessa d’y acquérir du terrain et des bâtiments, d’abord pour y vivre avec ses enfants, puis pour y créer des installations permanentes de son propre travail ainsi que de celui des artistes qu’il appréciait, sur une grande échelle. C’est une sorte d’oeuvre d’art totale, une occasion unique de voir l’art minimal en situation, et de comprendre les idées de Judd en matière d’architecture, de design, et de display. Son atelier, sa bibliothèque, les petites maisons qu’il rachetait pour y accrocher ses oeuvres en les mélangeant à ses propres meubles et à ceux qu’il collectionnait, forment un étrange hybride entre une maison, un espace domestique idéalisé, car clairement créé pour être regardé, plutôt que pour y vivre (la plupart des maisons qu’il a rénové pour y installer ses oeuvres n’ont plus de cuisine, et bien souvent plus de salle de bain), et un musée conçu pour un seul homme, une demeure-mausolée comme en construisaient les empereurs chinois, une maison idéale qui perdure après la mort. La présence des fondations Judd et Chinati ont placé cette petite ville au milieu de nulle part sur la carte des destinations touristiques, c’est aujourd’hui une enclave libérale au milieu du Texas, avec son bar où l’on rencontre des personnages hauts en couleurs ayant vécu à New York ou même en Europe, son festival de cinéma, et ses ateliers d’artistes venus y trouver le calme et le désert mais aussi un certain sentiment de communauté. De Marfa nous nous sommes rendus au Nouveau-Mexique, pour y rencontrer l’artiste Charles Ross et visiter son Star Axis, un projet de Land Art sur lequel il travaille depuis 1971. Situé en haut d’une mesa de sable noir, d’une hauteur finale de onze étages, c’est une pyramide de pierre qui permet d’observer le mouvement des étoiles et leur relation avec l’axe terrestre. La dernière étape du voyage fut la visite de l’atelier de Larry Bell à Taos, une petite ville de montagne où vécut aussi Agnes Martin.
Electric Fields tente de rendre compte de ce road-trip, à travers des travaux réalisés pour l’exposition par les étudiant-e-s impliqué-e-s, des oeuvres des artistes rencontrés sur place, comme Olivier Mosset avec qui nous avons fait une partie du voyage, ou Amy Garofano, qui travaillait comme assistante de Charles Ross lors de notre visite. LiveInYourHead est pensé comme un lieu de rencontre et de documentation, aménagé avec des meubles réalisés lors d’un workshop sur le mobilier de Judd et des peintures murales reproduisant celles peintes par des cowboys dans les années 50, découvertes dans une maison abandonnée à quelques kilomètres de la frontière mexicaine. Pendant l’exposition, le public pourra assister à une performance du musicien Rick Wreck, qui interprétera la musique omniprésente dans la voiture lors du voyage, consulter des vidéos documentaires et des ouvrages sur l’art dans la région, déguster un brunch aux plats inspirés par l’art minimal, se faire couper les cheveux par Ryan Gonzàlez, le coiffeur de Marfa de passage à Genève pour l’occasion, ou encore assister à des projections de films cultes issus de la programmation du Marfa Film Festival.
Toute la petite ville de Marfa, au sud du Texas, porte l’empreinte de Donald Judd, qui y emménagea au début des années 1970 en quête d’espace et de tranquillité. De 1973 à sa mort, Judd ne cessa d’y acquérir du terrain et des bâtiments, d’abord pour y vivre avec ses enfants, puis pour y créer des installations permanentes de son propre travail ainsi que de celui des artistes qu’il appréciait, sur une grande échelle. C’est une sorte d’oeuvre d’art totale, une occasion unique de voir l’art minimal en situation, et de comprendre les idées de Judd en matière d’architecture, de design, et de display. Son atelier, sa bibliothèque, les petites maisons qu’il rachetait pour y accrocher ses oeuvres en les mélangeant à ses propres meubles et à ceux qu’il collectionnait, forment un étrange hybride entre une maison, un espace domestique idéalisé, car clairement créé pour être regardé, plutôt que pour y vivre (la plupart des maisons qu’il a rénové pour y installer ses oeuvres n’ont plus de cuisine, et bien souvent plus de salle de bain), et un musée conçu pour un seul homme, une demeure-mausolée comme en construisaient les empereurs chinois, une maison idéale qui perdure après la mort. La présence des fondations Judd et Chinati ont placé cette petite ville au milieu de nulle part sur la carte des destinations touristiques, c’est aujourd’hui une enclave libérale au milieu du Texas, avec son bar où l’on rencontre des personnages hauts en couleurs ayant vécu à New York ou même en Europe, son festival de cinéma, et ses ateliers d’artistes venus y trouver le calme et le désert mais aussi un certain sentiment de communauté. De Marfa nous nous sommes rendus au Nouveau-Mexique, pour y rencontrer l’artiste Charles Ross et visiter son Star Axis, un projet de Land Art sur lequel il travaille depuis 1971. Situé en haut d’une mesa de sable noir, d’une hauteur finale de onze étages, c’est une pyramide de pierre qui permet d’observer le mouvement des étoiles et leur relation avec l’axe terrestre. La dernière étape du voyage fut la visite de l’atelier de Larry Bell à Taos, une petite ville de montagne où vécut aussi Agnes Martin.
Electric Fields tente de rendre compte de ce road-trip, à travers des travaux réalisés pour l’exposition par les étudiant-e-s impliqué-e-s, des oeuvres des artistes rencontrés sur place, comme Olivier Mosset avec qui nous avons fait une partie du voyage, ou Amy Garofano, qui travaillait comme assistante de Charles Ross lors de notre visite. LiveInYourHead est pensé comme un lieu de rencontre et de documentation, aménagé avec des meubles réalisés lors d’un workshop sur le mobilier de Judd et des peintures murales reproduisant celles peintes par des cowboys dans les années 50, découvertes dans une maison abandonnée à quelques kilomètres de la frontière mexicaine. Pendant l’exposition, le public pourra assister à une performance du musicien Rick Wreck, qui interprétera la musique omniprésente dans la voiture lors du voyage, consulter des vidéos documentaires et des ouvrages sur l’art dans la région, déguster un brunch aux plats inspirés par l’art minimal, se faire couper les cheveux par Ryan Gonzàlez, le coiffeur de Marfa de passage à Genève pour l’occasion, ou encore assister à des projections de films cultes issus de la programmation du Marfa Film Festival.